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FLORENTIN COLLOMP. Publié le 02 avril 2007
Choc des cultures : Hugo Boss face à Joey Starr.
La marque de prêt-à-porter allemande a obtenu gain de cause face au trublion du rap français, devant le tribunal de grande instance de Paris. En cause, le label B.O.S.S., pour Boss of Scandalz Strategyz, créé par Joey Starr, alias Didier Morville, 39 ans, condamné à plusieurs reprises par la justice pour diverses agressions, avec ses copains les DJ Spank et Naughty J.
Sous cet intitulé, les trois artistes produisent ensemble des disques et des émissions sur Skyrock. En janvier 2004, ils déposent la marque B.O.S.S. pour toute une série de produits, dont 55 types de vêtements, notamment des costumes.
Hugo Boss réagit et saisit la justice à l'automne dernier.
Le 14 mars, le tribunal a jugé « illicite » toute utilisation de ce sigle sur des vêtements, mais aussi pour des produits musicaux ou audiovisuels. Il a donc purement et simplement annulé la marque, sous astreinte de 150 euros par infraction constatée.
Pour le tribunal, la confusion entre Boss et B.O.S.S. est de nature à porter préjudice au groupe allemand car, souligne-t-il dans son jugement, « la marque B.O.S.S. est associée à la personnalité de son titulaire, M. Joey Starr, qui publiquement se veut provocateur et agressif alors que les produits Boss/Hugo Boss sont connus pour leur recherche d'un certain luxe et d'un certain classicisme ».
La percée des rappeurs dans le prêt-à-porter ferait-elle peur aux gardiens du chic ? L'explosion des marques de banlieue date de la fin des années 1990. Au début, ce phénomène restait considéré comme marginal et communautariste. Rapidement, pourtant, il est apparu comme une menace pour les géants du sportswear, tels Nike, Adidas ou Puma. Et, depuis peu, même les grands noms du prêt-à-porter se sentent concernés.
Explosion du « bling » business
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