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Virtual network

  • Noms d'une bulle

    www.tdg.ch
    NICOLAS BERLIE | 25 Juin 2007

    Le nom de domaine business.com pourrait être vendu au prix record de 400 millions de dollars.

    400 millions de dollars pour business.com, 150 000 euros pour masculin.com, détenu par la dotcom nyonnaise Virtual Network: l'heure est plus que jamais à l'inflation sur les noms de domaine.

    En 1999, deux entrepreneurs avaient acheté le nom de domaine business.com pour la somme rondelette de 7,5 millions de dollars. Un montant qui avait, alors, fait hausser pas mal de sourcils. Et pourtant.

    A cette adresse, les deux larrons ont développé un moteur de recherche dédié au business, un site qui attire plus de six millions de visiteurs par mois. C'est déjà pas mal, mais il y a mieux. Car Jake Winebaum et Sky Dayton s'apprêtent à toucher le jackpot. Selon le Wall Street Journal, ils auraient demandé au Credit Suisse de s'occuper de la mise aux enchères de leur nom de domaine: business.com pourrait atteindre une mise record, de 300 à 400 millions de dollars (soit 370 millions à 490 millions de francs) ! Sur les rangs, le groupe Dow Jones (propriétaire du Wall Street Journal) et le New York Times.

    Dans tous les cas, le chiffre de vente de business.com enfoncera le précédent record de sex.com, vendu pour 14 millions de dollars en 2006. Preuve s'il en est qu'internet, après le brutal ressac de 2001, est redevenu un Eldorado.

    Record helvétique

    Et l'engouement gagne aussi ce côté-ci de l'Atlantique: la semaine passée, le nom de domaine masculin.com a en effet été vendu pour 150 000 euros (près de 250 000 francs suisses). Soit la transaction la plus importante jamais réalisée pour un nom de domaine francophone. L'acheteur est Imprevisible.com (propriété du français Zedcom), un portail dédié à l'homme. Quant au vendeur, il s'agit de Virtual Network (détenu à 20% par Edipresse), également propriétaire des sites Romandie.com et Humour.com.

    La société nyonnaise a bâti sa réputation sur une politique de noms génériques, achetés à la pelle, comme horlogerie.com, fleurs.com, gastronomie.com, jeux.com, musique.com, etc. Des marques fortes, faciles à rentabiliser et surtout facilement identifiables: dans un univers très concurrentiel, un nom qui sort du lot peut faire la différence. "Ce marché est déjà bien mûr aux Etats-Unis, la plupart des termes génériques sont en mains fortes, par exemple aspirine.com chez Bayer et video.com chez Disney, explique Stefan Renninger, cofondateur et codirecteur de Virtual Network. Et maintenant, cela commence vraiment en Europe. Nous sommes de plus en plus souvent approchés".

    Il faut dire que la dotcom de Nyon détient un millier de ces termes génériques francophones en ".com". Certains sites ont des contenus maison, plus ou moins élaborés, d'autres sont à l'état de "parking", c'est-à-dire des pages n'affichant que des liens sponsorisés. De quoi faire des envieux.